Les investisseurs institutionnels, fonds de pension, caisses de retraite, compagnies d’assurance, fondation, etc. gèrent d’importants portefeuilles sur le long terme. Pour de tels investisseurs, la première décision est de structurer leur approche globale, c’est-à-dire, à travers toutes les classes d’actifs utilisées : actions obligations, immobilier, placements privés, matières premières, infrastructure, fonds de couverture, etc. D’ailleurs, plusieurs études ont montré que la politique d’allocation d’actifs est la décision de gestion qui contribue le plus à la performance. Ces observations s’appliquent d’ailleurs aussi bien pour un investisseur institutionnel que pour un investisseur individuel. Toutefois, les gestionnaires de portefeuille rivalisent dans un secteur extrêmement difficile au sein duquel plusieurs paramètres sont difficiles à contrôler.
Dans ce contexte, l’identification des gestionnaires de portefeuille les plus performants devient une tâche complexe. Par ailleurs, il est de nos jours reconnu que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) peuvent avoir un effet sur le rendement à long terme d’une entreprise. Les gestionnaires de portefeuilles et investisseurs sont donc appelés à intégrer ces facteurs dans leurs choix d’investissement et de leurs processus de placement et de construction de portefeuilles. Dans ce contexte, plusieurs questions se présentent, telles que : Quelles sont les différentes approches de gestion de portefeuille, intégrant les facteurs ESG ? Comment élaborer et implanter une politique de placement durable ? Avec la croissance remarquable des fonds négociés en Bourse et des indices intelligents (les smart bêta), le débat continue entre l’importance de la gestion active versus la gestion passive et la remise en question des méthodes traditionnelles de construction de portefeuille, est-ce que l’incorporation des facteurs ESG améliorent la performance de ces fonds ? Quelle est la meilleure approche d’incorporation des facteurs ESG ?
Plus encore, la mesure de la performance des gestionnaires de portefeuille reste une problématique qui soulève plusieurs questions. Par exemple, comment décomposer la performance des gestionnaires de portefeuille ? Comment mesurer l’habilité et le talent des gestionnaires de portefeuille ? Est-ce que la performance d’un gestionnaire de portefeuille varie avec la taille de l’actif sous gestion d’une stratégie particulière ? Quelle est la relation entre l’habilité et le talent du gestionnaire et l’économie d’échelle des fonds ? Quelle pondération faut-il considérer pour les indices de référence ? Quelle stratégie de portefeuille doit-on considérer ? Comment mesurer la performance et la survie d’un fonds d’investissement ? Comment détecter les fraudes en matière de placements ? Le réseautage entre gestionnaires de portefeuille affecte-il la performance de leurs portefeuilles ? Peut-on tirer profit des caractéristiques des gestionnaires de portefeuille pour identifier les gestionnaires les plus performants ?
Le domaine de la gestion de portefeuille est en constante évolution et ces problématiques ne sont que des exemples de questions auxquels doivent faire face les gestionnaires de portefeuilles et auxquels la Chaire entend donner des réponses académiques et des conseils professionnels dans un objectif global d’amélioration de l’environnement d’affaires.