Pour cette nouvelle phase, la Chaire propose d’orienter ses efforts vers les axes de recherches suivants :
Axe 1 : Marchés des capitaux et mécanismes de sortie*
Cet axe de recherche porte sur plusieurs volets entourant les différentes problématiques reliées aux marchés des capitaux et aux mécanismes de sortie pour les bailleurs de fonds et sur comment exploiter certaines opérations financières d’entreprises dans le cadre de gestion de portefeuille. Il couvre particulièrement, les émissions initiales (IPOs), le choix entre les émissions publiques et privées, le rôle du capital de risque et du placement privé, les fusions et acquisitions et les stratégies de participation des investisseurs institutionnels dans les entreprises publiques.
Un volet important de cet axe sera consacré à un examen approfondi du marché des IPOs. Une émission initiale représente le mécanisme de sortie favori et le plus rentable pour plusieurs bailleurs de fonds, notamment les spécialistes en capital de risque et en placement privés. Or, récemment, plusieurs entreprises sans revenues et sans profits se sont introduites en bourse et il y a lieu dans ce contexte d’examiner si ces investissements sont rentables à moyen et long terme et de comprendre leurs évaluations et leurs performances. Il y’a lieu aussi d’examiner pourquoi les investisseurs achètent des titres d’entreprises introduites en bourse sans profits ? Quels sont les risques attachés à ces émissions initiales ? Ces émissions initiales sont-elles sujettes à des poursuites judiciaires par la suite ? Pourquoi la sous-évaluation initiale de certaines IPOs reste excessive ? La structure d’actionnariat explique-t-elle la performance des titres nouvellement émis en bourse ? Quelles leçons tirées pour un gestionnaire de portefeuille qui désire investir dans les IPOs?
L’ensemble des stratégies d’investissement qu’on peut considérer utilisant les mécanismes de sorties, notamment les opérations de fusions et acquisitions et les IPO est vaste et les problématiques soulignées ne sont que des exemples de thématiques de recherche auxquels doivent faire face les gestionnaires de portefeuilles et les investisseurs et auxquels les membres de la Chaire entendent examiner dans un objectif d’amélioration des connaissances dans le domaine général de la gestion de portefeuille.
*De concert avec notre partenaire, nous avons fusionné les deux axes considérés lors de la phase 2, financement des entreprises et sujet spécieux en investissement, pour créer ce nouvel axe sur les marchés de capitaux et les mécanismes de sortie.
Axe 2 : Sujets spéciaux en gestion de portefeuille
Les investisseurs institutionnels, fonds de pension, caisses de retraite, compagnies d’assurance, fondation, etc. gèrent d’importants portefeuilles sur le long terme. Pour de tels investisseurs, la première décision est de structurer leur approche globale, c’est-à-dire, à travers toutes les classes d’actifs utilisées : actions obligations, immobilier, placements privés, matières premières, infrastructure, fonds de couverture, etc. D’ailleurs, plusieurs études ont montré que la politique d’allocation d’actifs est la décision de gestion qui contribue le plus à la performance. Ces observations s’appliquent d’ailleurs aussi bien pour un investisseur institutionnel que pour un investisseur individuel. Toutefois, les gestionnaires de portefeuille rivalisent dans un secteur extrêmement difficile au sein duquel plusieurs paramètres sont difficiles à contrôler.
Dans ce contexte, l’identification des gestionnaires de portefeuille les plus performants devient une tâche complexe. Par ailleurs, il est de nos jours reconnu que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) peuvent avoir un effet sur le rendement à long terme d’une entreprise. Les gestionnaires de portefeuilles et investisseurs sont donc appelés à intégrer ces facteurs dans leurs choix d’investissement et de leurs processus de placement et de construction de portefeuilles. Dans ce contexte, plusieurs questions se présentent, telles que : Quelles sont les différentes approches de gestion de portefeuille, intégrant les facteurs ESG ? Comment élaborer et implanter une politique de placement durable ? Avec la croissance remarquable des fonds négociés en Bourse et des indices intelligents (les smart bêta), le débat continu entre l’importance de la gestion active versus la gestion passive et la remise en question des méthodes traditionnelles de construction de portefeuille, est-ce que l’incorporation des facteurs ESG améliore la performance de ces fonds ? Quelle est la meilleure approche d’incorporation des facteurs ESG ? Doit-on gérer le portefeuille activement ou passivement ? Quelle est la place des placements alternatifs d’un portefeuille institutionnel ?
Plus encore, la mesure de la performance des gestionnaires de portefeuille reste une problématique qui soulève plusieurs questions. Par exemple, comment décomposer la performance des gestionnaires de portefeuille ? Comment mesurer l’habilité et le talent des gestionnaires de portefeuille ? Est-ce que la performance d’un gestionnaire de portefeuille varie avec la taille de l’actif sous gestion d’une stratégie particulière ? Quelle est la relation entre l’habilité et le talent du gestionnaire et l’économie d’échelle des fonds gérés? Quelle pondération faut-il considérer pour les indices de référence ? Quelle stratégie de portefeuille doit-on considérer ? Comment mesurer la performance et la survie d’un fonds d’investissement ? Comment détecter les fraudes en matière de placements financiers ? Le réseautage entre gestionnaires de portefeuille affecte-il la performance de leurs portefeuilles ? Peut-on tirer profit des caractéristiques des gestionnaires de portefeuille pour identifier les gestionnaires les plus performants ?
Le domaine de la gestion de portefeuille est en constante évolution et ces problématiques ne sont que des exemples de questions auxquels doivent faire face les gestionnaires de portefeuilles et auxquels la Chaire entend donner des réponses académiques et des conseils professionnels dans un objectif global d’amélioration de l’environnement d’affaires.
Axe 3 : Gestion des investissements internationaux
Avec la réduction des barrières à l’investissement étranger, tant les investisseurs institutionnels que individuels se tournent de plus en plus vers les marchés financiers étrangers à la recherche de rendement, mais aussi dans un but de diversification de leur portefeuille. Ainsi que ce soit au niveau du financement des opérations des entreprises ou au niveau de l’investissement sur les marchés boursiers, obligataires, immobiliers ou des placements privés, les frontières nationales sont de plus en plus ignorées. Même les investisseurs individuels ont désormais accès à une variété de produits financiers négociés sur les marchés domestiques étrangers (Certificats de dépositaires, Fonds négociés en bourse, fonds-pays), mais les exposant à divers marchés internationaux.
Dans la recherche des occasions d’investissement international, les marchés émergents occupent de plus en plus une place de choix. En effet, les caractéristiques de démographie généralement favorable, d’urbanisation et les réformes en cours pour un rattrapage économique font des pays émergents une destination privilégiée pour les investisseurs de long terme que sont les fonds de pension et les fondations.
Que ce soit sur les marchés émergents ou sur les marchés développés étrangers, la gestion des devises est l’un des premiers enjeux de la réalité internationale. Les devises sont considérées à la fois comme une source additionnelle de diversification de portefeuille, une classe distincte d’actif, une source de valeur ajoutée ou une composante de risque à mitiger. La problématique de la gestion des devises reste d’une importante capitale dans la gestion des investissements internationaux.
Cet axe de recherche aborde des questions relatives aux spécificités des instruments et des marchés financiers internationaux, à la gestion des investissements dans les marchés émergents, à la gestion des devises dans les portefeuilles internationaux, à l’arbitrage entre l’investissement domestique et l’investissement étranger dans diverses catégories d’actifs incluant l’immobilier, les infrastructures et les placements privés.
Bien que le programme de recherche de la chaire s’articule autour de trois axes de recherche bien définis, il est important de noter que le comité de direction ainsi que le comité d’orientation scientifique auront le mandat de réévaluer périodiquement l’importance de chaque axe de recherche et de suggérer d’autres sujets d’intérêts en concordance avec la mission de la chaire et de l’évolution du contexte ou de l’environnement lié à la gestion d’actifs.